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Verrerie de Vierzon-Forges. CPA datée de 1905. La grue de manutention transporte une balle de paille destinée à l’emballage des articles.

Deuxième verrerie reprise en 1887 par les frères Paul et Albert Thouvenin après de celle de Vierzon-ville, la manufacture change d'enseigne pour devenir " Verrerie de Vierzon (Cher) - Les fils d'Adrien Thouvenin". En 1900 l'effectif était d'environ 720 personnes.

En dehors des verriers s’activant autour des fours, d’autres ateliers employaient : graveurs/tailleurs,  peintres sur verre ou décorateurs, potiers (fabrication et entretien des pots ou creusets), fondeurs (fabrication, entretien et réparation des moules en fonte), maçons, mécaniciens, menuisiers tourneurs sur bois (fabriquant les moules en bois), maréchaux-ferrants, services administratifs, expéditions, etc.

D3. Intérieur d’une verrerie : la halle. Paul Poiré, La France industrielle, Paris, librairie Hachette,1873.

« Il faut savoir qu’une place* fabricant des verres à jambe comporte obligatoirement sept personnes… les verriers les plus éloignés, le troisième souffleur, celui qui souffle la paraison** du verre… le poseur de jambes et le poseur de pieds, se trouvent seulement à environ 3 mètres du four ; les autres le quatrième souffleur et les deux cueilleurs de jambes et de pieds, se déplacent entre la gueule du four et la place. Leurs corps et plus particulièrement leurs mains gauches, sont directement au contact de la gueule du four, environ 1000 fois, parfois 1200 fois lorsque qu’une journée commence par une commande de verres à liqueur… Ce qui correspond à autant de verres fabriqués dans une journée, cela pour une seule place ». (Lettre de Gérard Triboulot).

* Place : espace regroupant l’équipe nécessaire à la fabrication d’un même article.

** Paraison : masse de verre en fusion cueillie avec la canne.

D2. Verrerie de Portieux. environ 1900.
D4. Cristallerie LEGRAS et CIE. CPA datée de (illisible). Des protections bien aléatoires pour les cueilleurs.
« … les verriers …. se déplacent devant la gueule du four qui ne dispose d’aucune protection particulière  propre à atténuer l’intense chaleur.  Ils en sont réduits à employer un subterfuge… Il s’agit d’une simple protection faite de quelques planches assemblées verticalement, posées à même le sol, entre eux et le four… ». (Lettre de Gérard Triboulot)

La température du four est d’environ 1400º pour la production d’articles en verre opalin et de 1100º pour la fabrication d’objets transparents.

D5. La halle et l'enfant. Dessin original d'Hervé Simon.

Les enfants travaillent de 6 à 12 heures par jour, selon leur âge et les règlements en vigueur. A l’automne 1892, l’âge minimum légal du travail sera fixé à treize ans (douze ans pour les titulaires du certificat d’études) mais des dérogations sont accordées pour les usines à feu continu ; par ailleurs les familles ont besoin que leurs enfants travaillent… avant l’âge légal. Aussi lorsqu’un inconnu pénètre dans l’usine, le « guet » en informe la halle et les enfants concernés courent se cacher dans les bois voisins en attendant la fin de l’alerte ! 

Le travail à froid

D6. Taille du verre et du cristal. Paul Poiré, La France Industrielle. Paris, librairie Hachette, 1873.

Tailleurs de verre : un labeur qui écourtait bien des vies !

D7. Ancien atelier de gravure de Vallérysthal (Photo Plisson).

« Le travail à la taillerie était dur, il fallait être costaud pour tenir le coup. Les tailleurs, avant de mettre en service les meules avec lesquelles ils allaient creuser les merveilleux sillons de la taille, se devaient de « formater » celles-ci à sec. Armés d’une barre d’acier, ils ébauchaient les angles d’attaque de la meule selon les modèles de taille dans un nuage de poussières fines. Inutile de dire que les poumons en prenaient un coup et qu’il faisait soif… ». (Jean-Pierre Ferry, la Verrerie de Portieux 300 ans d'histoire, Epinal), Editions du Sapin d'or, 2004).

A Portieux vers 1907, la manufacture employait environ quatre-vingt tailleurs.

D8. Atelier d’emballage. CPA non datée.

D9. Verrerie de Bayel, emballage et magasins. CPA datée de 1904.

Ici les harasses* seront déchargées des charrettes avant de recevoir les articles protégés par de la paille.

* Emballage constitué d’une caisse à claire-voie utilisée pour le transport du verre.

La marchandise voyage** essentiellement par chemin de fer, par voies fluviales et par mer pour celle qui se rend en terres lointaines, avant de rejoindre les entrepôts des grossistes (les pièces sont vendues par tranche de 100 unités), les boutiques concernées ou le client final dans le cas de commandes directes.

** Si l’année 1900 voit l’arrivée des premiers camions, le transport routier motorisé est marginal et ne prendra son essor qu’après la Première guerre mondiale.

D10 – D11. Conditions d’emballage et de de transport des marchandises des verreries de Fains (1909).

La casse : « … la perte s’élève à 10%, voire 15% en moyenne entre la sortie de la halle et l’arrivée chez le client… La perte de la production lors des transports est une perte financière sèche contrairement à celle qui est occasionnée à l’usine. En effet dans ce deuxième cas, le verre est récupéré sous forme de groisil * afin d’entrer dans de nouvelles compositions… ». Picoche Philippe – Une entreprise vosgienne. La verrerie de Portieux (1850-1950) – Thèse de doctorat, Université Lyon 2.  

* Groisil : Débris de verre réutilisés dans la composition du verre en fusion.

D12. Pension des apprentis de Portieux. CPA datée de 1912.

Construit en 1905 le bâtiment, aujourd’hui disparu, accueillait des enfants qui n’appartenaient pas au milieu des verriers. Il s’agissait d’abord d’enfants venus de différentes régions de France, enfants issus de familles indigentes, orphelins, « enfants trouvés » parfois. Le manque de main-d’œuvre jeune est un souci constant pour les manufactures en plein essor ; il faut donc former des apprentis et même si la grande majorité des enfants de leurs ouvriers travaillent (s’ils ont l’âge légal… mais pas toujours) dans la même usine que leurs parents, ce n’est pas suffisant.

Aussi des recruteurs sillonnent le pays à la recherche d’enfants susceptibles de rejoindre les territoires des verreries qui créent des lieux d’hébergements, familles d’accueil, maisons des orphelins… en attendant que soient disponibles les pensionnats pour les apprentis-verriers. Ensuite est venu le temps des enfants étrangers : italiens, espagnoles, arméniens…avec de difficiles conditions d’adaptation pour un grand nombre d’entre-eux.  Pour ces enfants venus d’ailleurs, de France ou de l’étranger, les verriers, payés à la pièce et travaillant dans un environnement pénible et dur, ne faisaient pas toujours preuve de patience.

D13. Cristalleries de Baccarat. Gros plan de CPA datée de 1908.

Des enfants en sabots – portant qui une gamelle qui des bouteilles – et d’autres en costumes. Proches par l’âge on imagine aisément que leurs conditions de travail étaient différentes.

D14. CPA datée de 01.1909

                  D15. Facture de 07. 1908
D16. Extrait/Annuaire DIDOT-BOTTIN (Année 1912).
Source : Pressglas-korrespondenz.

                D17.  Facture datée de 9.1898.                                 
D18. Courrier daté de 04.1933.